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Bonjour à tous,

J'espère que votre été se déroule agréablement, que ce soit au travail ou déjà en vacances.

Plusieurs choses à écrire dans cette introduction…

Commençons par le moins marrant : la récente adoption de la loi Duplomb en France. Cette législation, qui vise à alléger les contraintes pesant sur les agriculteurs, comporte des mesures inquiétantes pour la biodiversité, notamment la réintroduction de néonicotinoïdes tels que l’acétamipride, substances reconnues pour leur toxicité envers les pollinisateurs et leur rôle dans le déclin des populations d'insectes et d'oiseaux. (30millionsdamis.fr)

Cette décision intervient dans un contexte déjà préoccupant : depuis 1980, l'Europe a perdu environ 800 millions d'oiseaux, un chiffre alarmant qui témoigne de l'ampleur du déclin de la faune aviaire. (lpo.fr)

Les impacts de cette loi sur les oiseaux sont multiples :

• Perturbation des chaînes alimentaires : Les néonicotinoïdes affectent les insectes, principaux aliments des oiseaux insectivores, perturbant ainsi leur alimentation et leur reproduction.

• Diminution des habitats naturels : La loi facilite l'agrandissement des élevages industriels, entraînant la destruction de zones humides et de haies, habitats essentiels pour de nombreuses espèces d'oiseaux.

• Altération des écosystèmes aquatiques : La réintroduction de substances chimiques dans les milieux naturels peut contaminer les cours d'eau, affectant ainsi les oiseaux aquatiques et leurs sources de nourriture.

Il est crucial de rester informé et engagé face à ces enjeux pour préserver la biodiversité et les équilibres écologiques.

Si vous voulez agir davantage, vous pouvez participer à des rassemblements citoyens autour de chez vous ou même “secouer vos députés”.

Une autre nouvelle (plus personnelle et réjouissante !) est que nous déménageons à Bordeaux en septembre. Ce changement marque le début d'une nouvelle aventure professionnelle pour moi que je serai heureuse de détailler plus en détail dans les prochains numéros.

En parallèle, cela me donnera l’occasion de me rapprocher d’une antenne LPO afin de contribuer plus concrètement à la protection des oiseaux !

Je suis impatiente de voir tout ça se concrétiser !

En attendant, retrouvons notre oiseau du jour… qui a fait l’objet d’un petit passage dans le dernier épisode "Sur le Front", de Hugo Clément, et dont je souhaitais faire la description détaillée !

J’espère que cet épisode vous plaira !

À dans deux semaines,

Emma

PS : pour ceux qui ont cliqué sur le lien de l’article de blog, merci beaucoup - le site n’en est qu’à ses débuts et est en chantier mais si vous avez envie d’explorer faites vous plaisir (préférez la version ordinateur à la version mobile) et n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez du projet !

🦤 L’Outarde canepetière — Tetrax tetrax

Le nom "canepetière" vient probablement du fait que l'outarde fréquente des terrains de cultures de céréales, souvent associés à des régions de "cane" ou de canne à sucre, ou pourrait aussi être une référence à un ancien terme pour désigner un terrain fertile propice à l’agriculture.

🔍 À quoi ressemble-t-elle ?

L’outarde canepetière est un grand oiseau au port majestueux et à l’allure élancée.

• Longueur : environ 50 cm, soit légèrement plus grande qu'un pigeon.

• Plumage : Son plumage est principalement brun avec des nuances de beige et de gris, ponctué de taches blanches et noires sur les ailes.

• Crête : Elle possède une petite crête de plumes sur la tête qui se déploie lors de la parade nuptiale.

• Bec : Court et droit, souvent d'un jaune clair.

Elle est souvent discrète, restant bien camouflée dans les champs et les steppes, où elle se cache aisément grâce à son plumage terrestre.

⚤ Dimorphisme sexuel

Chez l’outarde canepetière, il existe un dimorphisme sexuel relativement marqué, bien que subtil. Les mâles sont généralement plus grands et plus colorés que les femelles. Leur plumage est plus contrasté, avec des zones brunes et blanches plus définies, et ils possèdent des plumes supplémentaires sur le cou et la poitrine, qu’ils gonflent lors des parades. Les femelles, quant à elles, sont généralement plus discrètes dans leur apparence, avec un plumage plus uniforme et moins orné.

🎶 Un cri de basse fréquence

L’outarde canepetière émet un cri grave et rauque, souvent entendu lors de ses parades nuptiales (un « pet » sec à intervalles réguliers (regarder autour de 34:06)). Ce cri est caractéristique et peut être entendu à plusieurs centaines de mètres. Il sert à signaler sa présence, surtout lors des rites de reproduction. En vol, les ailes produisent un sifflement.

🧠 Un oiseau discret mais stratégique

L’outarde canepetière est un oiseau très territorial, particulièrement durant la période de reproduction. Les mâles établissent des zones qu’ils défendent vigoureusement. Ils sont connus pour leurs parades nuptiales spectaculaires : le mâle gonfle sa poitrine et déploie ses plumes, tout en émettant des sons puissants pour attirer les femelles.

🪺 Comment vivent-elles ?

• Nid : L’outarde canepetière construit son nid au sol, souvent dans des prairies ou des champs. Le nid est généralement constitué de brins d'herbes et de racines, bien caché dans la végétation.

• Œufs : La femelle pond de 2 à 4 œufs, qu’elle couve seule pendant environ 24 jours. Les poussins naissent prêts à s'envoler peu après leur éclosion.

🌍 Habitat et comportement

L’outarde canepetière vit dans les grandes plaines ouvertes, souvent dans des zones agricoles ou des prairies. Elle apprécie les terrains dégagés, mais est particulièrement vulnérable aux changements des paysages agricoles.

Elle se nourrit principalement de plantes, de graines, mais aussi d'insectes, ce qui en fait une espèce omnivore.

🍽️ Son alimentation :

• Graines (céréales, plantes sauvages),

• Insectes,

• Fleurs et racines.

Elle est principalement terrestre et se déplace en marchant, avec des mouvements lents et réguliers.

🌪️ Un oiseau menacé

L’outarde canepetière est en grand danger. L’intensification de l’agriculture, l’utilisation de pesticides et la perte d’habitat à cause du remembrement ont fait chuter drastiquement ses populations. C’est l’une des espèces les plus menacées de France, avec des populations en déclin depuis les années 1970.

LAST ASSESSED: 07 August 2018

• Statut : En danger, en France et dans plusieurs pays d’Europe.

• Protection : Des programmes de conservation sont mis en place, mais l’espèce reste fragile.

🔴 Menaces principales

• Agriculture intensive : La disparition des prairies et l’utilisation de produits chimiques (pesticides) ont un impact direct sur son habitat et sa nourriture.

• Perturbation humaine : Le trafic, l'urbanisation et l’agriculture intensifiée perturbent les lieux de reproduction et les espaces de nourrissage.

🌍 Statut et conservation

L’outarde canepetière est une espèce protégée en France. Des actions de conservation (english abstract in 5th page) se multiplient, visant à restaurer son habitat naturel et à sensibiliser les agriculteurs à des pratiques moins invasives.

💡 Quelques anecdotes

• Un film intitulé « Le chant des plaines » de Laurent Joffrion, montre comment le remembrement et l'intensification de l'agriculture ont dégradé les conditions de vie de certaines espèces dont celles des oiseaux de plaine (50 % des espèces d'oiseaux d’Europe) et tout particulièrement de la dernière population d'outarde canepetière en France (Poitou-Charentes) dont le nombre s'est effondré

• L'outarde est devenue progressivement un symbole de la lutte contre les mégabassines. La protection de l'animal a en effet été invoqué à plusieurs reprises par des associations écologistes devant la justice, et a ainsi permis au mouvement d'éviter la construction de bassines. L'outarde est ainsi qualifiée d'« oiseau totem » lors des manifestations qui se sont déroulées à Sainte-Soline.

• Le chant des mâles d’outarde canepetière est un « pet » sec, lancé à intervalle régulier. Ce son caractéristique, qui peut être discret ou à l’inverse porter loin dans la plaine (suivant le sens du vent), lui vaut le surnom de « oiseau péteur ».

Petite anecdote de fin : alors que je sortais faire ma petite pause promenade du chien entre deux sessions d’écriture de cet article, j’ai aperçu des oiseaux courir dans la cambrousse. J’ai pu les filmer et devinez quoi ? Ce sont des outardes ! Mais pas des outardes canepetières… celles-ci s’appellent outardes houbara (Chlamydotis undulata), et elles sont assez discrètes sur l’île.

C’était un signe ! 🤩

Apparemment, c’est une expérience très particulière d’observer les mâles à l’aube, durant la saison de l’accouplement... Je vous mets ci-dessous l’extrait de mon livre d’identification de la faune de Lanzarote :

Et comme si la coïncidence ne suffisait pas… figurez-vous que quelques semaines plus tôt, j’avais craqué pour une petite pochette illustrée d’une outarde houbara, achetée au marché de Teguise. Elle est signée d’une illustratrice locale (@dettaglilanzarote sur Instagram), passionnée d’oiseaux.

C’est d’ailleurs en tombant sur son stand, en flânant dans les allées du marché, que l’idée de Berthelot a commencé à germer dans un coin de ma tête… 😍 Voilà, vous savez tout !

Bon, j’arrête de vous casser les ailes avec mes outardes…

j’ai osé … 😬

À très bientôt ! ☀️

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Tu trouveras une galerie de tous les oiseaux dessinés depuis le début du projet. Chaque achat sera converti en don pour des associations de protection des oiseaux.

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